CORONAVIRUS : les dangers du télétravail
Les dangers du télétravail
Après des semaines de confinement, d’isolement, de distanciation sociale et d’utilisation intensive des ordinateurs, des outils de visioconférence, des smartphones, l’épuisement est désormais tapi dans l’ombre.
Dans nos échanges naturels, les gestes jouent un rôle fondamental. Le langage de notre corps, à ce jour, participe activement à notre façon de communiquer. Or, sans que nous en soyons conscients, cette dimension s’efface avec les outils numériques. Voici les dangers du télétravail :
Il est par exemple, avec une caméra, un écran, impossible de regarder son (ou ses) interlocuteur(s) en face. Les expressions du visage sont désormais difficilement identifiables, surtout quand la multiplication des interlocuteurs dans un même écran réduit la taille de son visage à celle d’un timbre-poste. Ajoutons à cela l’isolement social du travail à distance (en plus du confinement…) avec des interactions en face à face très limitées. Cet isolement peut ainsi affecter la santé mentale et émotionnelle des salariés, surtout pour ceux qui ont des interactions sociales régulières.
Cette distanciation sociale peut également créer des difficultés de communication et de collaboration. Les échanges sont dorénavant à distance et donc plus compliqués à créer et maintenir qu’en face à face. Problèmes de connexion internet, malentendus ou encore manque de communication verbale, autant d’éléments qui peuvent perturber la communication entre collègues.
Ce n'est pas tout...
Autre facteur perturbant : se voir à l’écran pendant la discussion avec les autres contraint son esprit à se demander quelle posture adopter. Ou se concentrer sur ses propres expressions, perturbe le naturel des échanges.
Un autre aspect, souligné par des chercheurs en psychologie, lié à la période extraordinaire du confinement : les mêmes outils sont utilisés dans le même endroit (chez-soi) pour des usages aussi divers que le travail, l’enseignement et les loisirs. Alors que dans la vraie vie, l’esprit humain a besoin de compartimenter ces différents rôles sociaux. Il peut donc être difficile d’établir des limites entre le travail et les activités personnelles du quotidien. Ce qui pourrait entraîner une surcharge de travail, des heures supplémentaires et une difficulté à se détacher du travail. Une augmentation de la charge de travail, de la difficulté à séparer vie professionnelle et vie personnelle peut à juste titre entraîner du stress chez le salarié, et entraîner, dans le pire des cas, un burn out.
Ajouter à cela une surcouche générale de fatigue induite par le confinement : la sédentarité par le manque d’exercice physique, le sommeil perturbé, les enfants, les tâches quotidiennes etc. et vous comprendrez mieux pourquoi l’expérience est si consommatrice d’énergie…
Le retour à son poste de travail ne sera pas sans conséquences sur la santé.
C’est pourquoi, en tant qu’élus de CSE, vous ne devez pas attendre. Parlez-en dès maintenant avec vos employeurs pour mettre en place des stratégies de façon à attenuer ces risques. Mieux vaut prévenir que guérir.
David LARBRE
Expert CSE CELIADE