Tout savoir sur le cumul d'emploi

Avant de dire « oui » à une deuxième activité, mieux vaut donc connaître les règles du jeu.

Il est faux de dire : le cumul d’emplois est un droit pour les salariés ! En effet, les choses ne sont pas si simples (ça serait bien trop facile). Le cumul d’emploi est possible sous certaines conditions : des conditions légales et contractuelles.

Ces conditions ne sont pas anodines, elles ont pour finalité de protéger la santé du salarié et les intérêts de l’entreprise.

A notre sens, il existe 3 conditions :

  • LA PREMIERE CONDITION EST LEGALE : LA CLAUSE D’EXCLUSIVITE

  • LA SECONDE CONDITION EST CONTRACTUELLE : L’OBLIGATION DE LOYAUTE 

  • LA TROISIEME CONDITION EST LEGALE : LE RESPECT DES DUREES MAXIMALES DE TRAVAIL

PREMIERE CONDITION : LA CLAUSE D’EXCLUSIVITE

 

Avant d’accepter un second emploi, le premier reflexe du salarié est de vérifier son contrat de travail. En effet, il convient de s’assurer que le premier contrat de travail ne contient pas une clause d’exclusivité.

La clause d’exclusivité interdit formellement d’exercer une autre activité, même en dehors des heures de travail. 

La clause d’exclusivité peut conditionner l’exercice d’une autre activité à l’acceptation de l’employeur. Dans une telle situation, le salarié devra faire une demande officielle à son employeur avant de s’engager auprès d’une autre entreprise.

 

Attention, pour être valable, la clause d’exclusivité doit remplir 3 conditions cumulatives :

  • Être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise 

Par exemple : indispensable pour assurer la protection de secrets professionnels, indispensable pour prévenir le risque concurrentiel, indispensable au regard de la confidentialité qui doit être garantie etc. 

  • Être justifiée par la nature de la tâche à accomplir

Par exemple : justifiée parce qu’un salarié occupe un poste sensible et/ou parce qu’un salarié à des responsabilités, et/ou parce qu’un salarié est en lien avec des données stratégiques etc. 

  • Être proportionnée au but recherché

L’interdiction ne doit pas être excessive ou empêcher le salarié de subvenir à ses besoins.

SECONDE CONDITION : L’OBLIGATION DE LOYAUTE

L’obligation de loyauté impose au salarié de se comporter de manière honnête et de ne pas porter atteinte aux intérêts légitimes de son employeur ou de ses employeurs en cas de cumul d’emplois.

En cas de cumul d’emplois, l’obligation de loyauté peut se traduire notamment par :

  • L’interdiction de travailler pour un concurrent direct

  • La confidentialité des informations sensibles, des procédés de fabrications, des méthodes de travail, des fichiers clients, des stratégies etc.

  • L’interdiction d’utiliser les ressources professionnelles d’une entreprise au service d’un autre employeur (matériel informatique, logiciel, temps de travail etc.)

  • L’interdiction d’utiliser un emploi pour nuire à un autre employeur

Découvrez notre formation sur les bases du droit du travail !

Vous souhaitez en apprendre davantage ?

Contactez-nous !

L’obligation de loyauté est donc fondamentale en cas de cumul d’emplois. Le salarié doit toujours veiller à ne pas commettre d’actes qui pourraient être considérés comme un manquement à cette obligation.

L’obligation de loyauté est un corolaire direct du contrat de travail. Par conséquent, l’obligation de loyauté s’impose au salarié même si elle n’est pas explicitement mentionnée dans le contrat de travail. 

C’est une obligation implicite et automatique : je signe un contrat de travail, je dois être loyal envers mon employeur. 

Ces deux premières conditions, une légal (obligation de loyauté) l’autre contractuelle (clause d’exclusivité) ont pour finalité la protection des intérêts légitimes de l’entreprise. La troisième condition est légale et a pour finalité la protection de la santé du salarié.

TROISIEME CONDITION : LE RESPECT DES DUREES MAXIMALES DE TRAVAIL

Le salarié qu’il soit en cumul d’emplois ou non doit respecter les durées maximales de travail. Ainsi, un salarié, tous emplois confondus, doit respecter : 

La durée quotidienne maximale de travail : 10 heures

La durée hebdomadaire maximale de travail :

  • 48 heures sur une même semaine

  • 44 heures par semaine en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives 

Aucun salarié ne peut accomplir des travaux rémunérés au-delà de la durée maximale du travail, telle qu'elle ressort des dispositions légales de sa profession (L.8261-1 du Code du travail).

Il existe des exceptions à cette interdiction : (L.8261-3 du Code du travail)

1° Les travaux d'ordre scientifique, littéraire ou artistique et les concours apportés aux œuvres d'intérêt général, notamment d'enseignement, d'éducation ou de bienfaisance 

2° Les travaux accomplis pour son propre compte ou à titre gratuit sous forme d'une entraide bénévole 

3° Les petits travaux ménagers accomplis chez des particuliers pour leurs besoins personnels 

4° Les travaux d'extrême urgence dont l'exécution immédiate est nécessaire pour prévenir des accidents imminents ou organiser des mesures de sauvetage.

 

Un cumul d’emplois non autorisé ou illégal peut avoir des conséquences sérieuses et lourdes pour le salarié et pour l’employeur.

Le salarié peut faire l’objet d’une sanction disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute grave.

L’employeur doit être en mesure de pouvoir vérifier que le cumul d’emplois de ses salariésn'excède pas les durées maximales du temps de travail. En effet, en cas de non-respect des durées maximales de travail, l’employeur encourt une amende de 1 500 € maximum, pouvant atteindre 3 000 € en cas de récidive.

 

 

C’est pour cette raison que l’employeur est en droit de demander à son salarié pluriactif, une attestation écrite certifiant qu’il respecte les dispositions relatives à la durée du travail. 

En cas de refus, il s’agit d’une faute grave, l’employeur pourra alors engager une procédure de licenciement disciplinaire à l’encontre du salarié.

De plus, si l’employeur constate un cumul d’emplois irrégulier (clause d’exclusivité non respectée, durées maximales de travail non respectées), il doit demander au salarié de choisir l’emploi qu’il souhaite conserver. A défaut de choix, l’employeur pourra procéder à un licenciement disciplinaire.

En résumé : un salarié peut cumuler plusieurs emplois à condition :

  • de ne pas être lié par une clause d’exclusivité

  • de ne pas porter atteinte à l’obligation de loyauté

  • de respecter les durées maximales de travail 

Recevez toute l'actualité juridique !

Partager

Nos actualités

20 nov. 2025

Affichages et communications obligatoires

Entre obligations d’affichage et communications dématérialisées, l’employeur doit garantir une information claire, accessible et conforme pour tous les salariés.

Avec la digitalisation, certaines obligations s’assouplissent, mais l’objectif reste le même : assurer une diffusion fiable des règles applicables dans l’entreprise et éviter les sanctions. Découvrez l’essentiel à retenir dans notre article

06 nov. 2025

Comment bien enquêter en cas de harcèlement et de discrimination au travail ?

Ce que recommande la Défenseure des droits

(D’après la décision-cadre n° 2025-019 du Défenseur des droits, février 2025 : juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php )

 

31 oct. 2025

Nouvelle technologie au travail : la consultation du CSE face à l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans les entreprises et transforme en profondeur l’organisation du travail. Si elle ouvre des perspectives intéressantes, elle soulève aussi des inquiétudes : évolution des métiers, conditions de travail, risques de perte de contrôle…

Au-delà de sa fonction consultative, le CSE devient un acteur central dans l’accompagnement des transformations numériques. Son rôle consiste non seulement à analyser les impacts et à poser les bonnes questions, mais aussi à anticiper les risques, proposer des mesures adaptées et veiller à ce que l’introduction de l’intelligence artificielle respecte les droits et les conditions de travail des salariés.

31 oct. 2025

Malade en congés payés ? La Cour de cassation change enfin les règles !

Le 10 septembre 2025, un véritable tournant pour le droit du travail français : la Cour de cassation a tranché. Dorénavant, un salarié qui tombe malade pendant ses congés payés peut reporter les jours perdus à cause de sa maladie. Jusqu’ici refusé en France, ce droit aligne notre législation sur les exigences du droit européen et protège réellement le repos des salariés.

29 oct. 2025

Les élections partielles du CSE

Le CSE est composé de membres élus pour un mandat de quatre ans. Par dérogation, un accord collectif peut fixer une durée du mandat comprise entre deux et quatre ans.

Cependant, au cours d’un mandat, il peut arriver que certains élus quittent leur fonction de manière anticipée (démission du comité, départ de l’entreprise, révocation, etc.). Dans certaines hypothèses, ces départs créent une vacance significative des sièges au sein du CSE, remettant en cause sa capacité à fonctionner normalement. Le Code du travail, dans une logique de continuité du comité, impose l’organisation d’élections partielles pour pourvoir les sièges vacants dans certaines situations.

 

NOS FORMATIONS VOUS INTÉRESSENT ?

Nous sommes là pour vous aider à développer vos compétences et à atteindre vos objectifs professionnels. N'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos programmes de formation et découvrir comment nous pouvons vous accompagner.

Contactez-nous !

NOS FORMATIONS À LA UNE

Formation Secrétaire CSE

Formation Secrétaire CSE

CSE
Inter
Intra

Découvrir le rôle du secrétaire

  • 7 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.70
La RSE pour le CSE

La RSE pour le CSE

CSE
Inter
Intra
Sur mesure

Découvrez comment le CSE peut jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et contribuer à un développement durable et éthique au sein de votre organisation

  • 7 heures
  • A distance
  • Satisfaction 9.10
Formation SSCT + 50 salariés - 1er mandat

Formation SSCT + 50 salariés - 1er mandat

SSCT
Inter
Intra

Formation obligatoire SSCT pour les plus de 50 salariés

  • 35 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.50
Référent harcèlement sexuel

Référent harcèlement sexuel

SSCT
Inter
Intra

Comprendre le rôle essentiel du référent harcèlement sexuel

  • 7 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.50

EN APPRENDRE PLUSsur l'ensemble de nos formations

Comment se déroule une formation CSE avec CELIADE ?
A qui s'adressent nos formations économique ?
Qui finance la formation SSCT ?
Combien de temps dure la formation SSCT ?

Rechercher

Formation Secrétaire CSEFormation SSCT + 50 salariés - 1er mandatRéférent harcèlement sexuelLa RSE pour le CSEFormation Trésorier CSEFormation bases droit du travail