De quoi parle-t-on ?

Travailler gratuitement 7 heures dans l’année dans le cadre d’une seconde journée de solidarité, c’est la nouvelle mesure que vient d’adopter le Sénat le 20 novembre à 216 voix contre 119. En effet, dans le cadre des débats autour du budget de la Sécurité sociale, les sénateurs ont approuvé l’instauration d’une nouvelle journée de solidarité qui a pour objectif de financer une partie de la branche autonomie de la Sécurité sociale. Cette proposition est loin d’être définitive puisque pour l’être, il faut encore que les députés l’approuvent. 

Mais alors, c’est quoi la journée de solidarité ? Quelles sont les différentes règles qui l’encadrent ?

À travers cet article, nous vous proposons de revenir sur les contours de la journée de solidarité, mais également sur l’impact que pourrait avoir l’adoption d’une seconde journée de solidarité.

Historique de la journée de solidarité :

À la suite de la canicule de 2003 qui a provoqué de nombreux décès chez les personnes âgées, il a été instauré la journée de solidarité par une loi du 30 juin 2004. Une partie des revenus de cette journée a vocation à financer des actions en faveur des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. 

En pratique, les employeurs versent périodiquement 0,30% de la masse salariale brute à titre de cotisations à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie par le biais des URSSAF. En contrepartie, les salariés travaillent une journée supplémentaire chaque année. 

Sur quel jour tombe la journée de solidarité ?

Le choix du jour durant lequel sera accomplie la journée de solidarité relève d’un accord d’entreprise ou à défaut de la convention collective. Ainsi, l’accord peut prévoir que la journée de solidarité : 

  • Soit sur un jour férié normalement chômé autre que le 1er mai 

  • Soit sur un jour de repos accordé au titre de l’accord collectif 

À défaut d’accord, les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité sont définies par l’employeur, après consultation du CSE. 

Toutefois, il n’est pas possible de retenir, comme journée de solidarité : 

  • Un dimanche (dans la mesure où il s’agit du jour de repos hebdomadaire de l’entreprise ; Circ. DRT, n°2004/10 16 décembre 2016

  • Un congé payé légal (Cass., Soc., 1er juillet 2009, n°08-40.047). L’employeur ne peut pas imposer la pose d’un jour de congé payé à tous ses salariés au titre de la journée de solidarité, il est tenu de laisser le choix aux salariés de poser ou non sur cette journée. 

  • Un jour correspondant à la prise d’un repos de remplacement des heures supplémentaires ou d’une contrepartie obligatoire en repos (Circ. DRT, n°2004/10, 16 décembre 2016)

Découvrez notre service d'accompagnement juridique !

Vous avez d'autres questions à ce sujet ?

Contactez-nous !

Quels sont les salariés soumis à l’obligation d’effectuer la journée de solidarité ?

La journée de solidarité s’applique à l’ensemble des salariés relevant du Code du travail, peu importe la forme du contrat de travail (CDD, CDI), ou la durée contractuelle de travail (temps partiel ou temps plein).

Que se passe-t-il pour les salariés en forfait jours ou les salariés à temps partiel ?

Les salariés à temps complet effectuent 7 heures sans rémunération au titre de la journée de solidarité. 

Pour les salariés à temps partiel, la durée de la journée de solidarité est réduite proportionnellement à la durée contractuelle de travail. 

Pour les salariés en forfait jours, la réalisation de la journée de solidarité se traduit par la suppression d’une journée de repos accordée en contrepartie du forfait. 

Un salarié qui change d’entreprise en cours d’année doit-il effectuer deux fois la journée de solidarité ?

Non ! Lorsqu’un salarié change d’entreprise en cours d’année, il n’a pas besoin d’effectuer à nouveau la journée de solidarité lorsqu’il l’a déjà effectuée dans son entreprise passée. 

En pratique, le salarié peut refuser d’exécuter cette journée supplémentaire sans que son refus ne constitue une faute. S’il effectue à nouveau cette journée, les heures travaillées ouvrent droit à une rémunération supplémentaire et s’imputent sur le contingent annuel d’heures supplémentaires !

Cette journée a-t-elle un impact sur les heures supplémentaires ?

Les heures effectuées au titre de la journée de solidarité sont des heures « neutres ». En effet, ces heures ne sont pas prises en compte dans la durée du travail servant à déterminer si des heures supplémentaires ont été effectuées ou non. De même, ces heures ne sont pas décomptées dans le cadre du contingent annuel d’heures supplémentaires. 

Découvrez notre formation sur les bases du droit du travail !

Vous souhaitez en apprendre davantage sur le droit du travail ?

Contactez-nous

La nouvelle journée de solidarité sera-t-elle soumise aux mêmes règles légales ?

Difficile encore de le dire aujourd’hui ! Il faudra attendre l’adoption définitive de la mesure afin d’en savoir un peu plus sur les modalités de cette nouvelle « contribution de solidarité par le travail ». 

Ce que l’on sait à ce jour, c’est que cette nouvelle mesure devrait générer une recette d’environ 2,5 milliards d’euros chaque année. Les fonds serviraient à faire face aux dépenses croissantes en matière d’aide aux personnes âgées dépendantes ou aux personnes en situation de handicap. 

Le régime applicable sera, semble-t-il, similaire à celui déjà appliqué. Toutefois, l’amendement adopté par le Sénat n’est pas définitif puisque le gouvernement a déjà annoncé sa volonté de retravailler cette idée avec les partenaires sociaux. 

En tout état de cause, la commission mixte paritaire composée de sénateurs et de députés qui a pour rôle de débattre du PLFSS est notamment chargée de trouver un compromis sur ce fameux amendement ! Affaire à suivre…

Recevez toute l'actualité juridique !

Partager

Nos actualités

06 nov. 2025

Comment bien enquêter en cas de harcèlement et de discrimination au travail ?

Ce que recommande la Défenseure des droits

(D’après la décision-cadre n° 2025-019 du Défenseur des droits, février 2025 : juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php )

 

31 oct. 2025

Malade en congés payés ? La Cour de cassation change enfin les règles !

Le 10 septembre 2025, un véritable tournant pour le droit du travail français : la Cour de cassation a tranché. Dorénavant, un salarié qui tombe malade pendant ses congés payés peut reporter les jours perdus à cause de sa maladie. Jusqu’ici refusé en France, ce droit aligne notre législation sur les exigences du droit européen et protège réellement le repos des salariés.

29 oct. 2025

Les élections partielles du CSE

Le CSE est composé de membres élus pour un mandat de quatre ans. Par dérogation, un accord collectif peut fixer une durée du mandat comprise entre deux et quatre ans.

Cependant, au cours d’un mandat, il peut arriver que certains élus quittent leur fonction de manière anticipée (démission du comité, départ de l’entreprise, révocation, etc.). Dans certaines hypothèses, ces départs créent une vacance significative des sièges au sein du CSE, remettant en cause sa capacité à fonctionner normalement. Le Code du travail, dans une logique de continuité du comité, impose l’organisation d’élections partielles pour pourvoir les sièges vacants dans certaines situations.

 

tickets restaurants
27 oct. 2025

Tickets restaurant : décryptage des règles pour éviter les erreurs

Tickets restaurant : un avantage simple… mais pas si évident ! Saviez-vous que leur mise en place n’est pas obligatoire et que leur octroie dépend de règles précises selon la situation du salarié ? Déplacements, télétravail, demi-journée ou restaurant d’entreprise… découvrez tout ce qu’il faut savoir pour bien comprendre qui y a droit et comment en profiter.

contrat de travail
23 oct. 2025

Le CDD décrypté : de l’embauche à la fin du contrat

CDI ou CDD ? Si le CDI est le contrat « normal » pour tout emploi stable, le CDD reste une exception strictement encadrée. Il ne doit être utilisé que pour répondre à un besoin temporaire : remplacer un salarié absent, faire face à un pic d’activité ou occuper un poste saisonnier.

Pour le salarié, cela signifie que le CDD doit être justifié et encadré. Alors, quand peut-on signer un CDD ? Quelles protections existent pendant son exécution ? Et comment prend-il fin ? Cet article fait le point sur les règles légales.

 

NOS FORMATIONS VOUS INTÉRESSENT ?

Nous sommes là pour vous aider à développer vos compétences et à atteindre vos objectifs professionnels. N'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos programmes de formation et découvrir comment nous pouvons vous accompagner.

Contactez-nous !

NOS FORMATIONS À LA UNE

Formation Secrétaire CSE

Formation Secrétaire CSE

CSE
Inter
Intra

Découvrir le rôle du secrétaire

  • 7 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.70
La RSE pour le CSE

La RSE pour le CSE

CSE
Inter
Intra
Sur mesure

Découvrez comment le CSE peut jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et contribuer à un développement durable et éthique au sein de votre organisation

  • 7 heures
  • A distance
  • Satisfaction 9.10
Formation SSCT + 50 salariés - 1er mandat

Formation SSCT + 50 salariés - 1er mandat

SSCT
Inter
Intra

Formation obligatoire SSCT pour les plus de 50 salariés

  • 35 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.50
Référent harcèlement sexuel

Référent harcèlement sexuel

SSCT
Inter
Intra

Comprendre le rôle essentiel du référent harcèlement sexuel

  • 7 heures
  • A distance / Présentiel
  • Satisfaction 9.50

EN APPRENDRE PLUSsur l'ensemble de nos formations

Comment se déroule une formation CSE avec CELIADE ?
A qui s'adressent nos formations économique ?
Qui finance la formation SSCT ?
Combien de temps dure la formation SSCT ?

Rechercher

Formation Secrétaire CSEFormation SSCT + 50 salariés - 1er mandatRéférent harcèlement sexuelLa RSE pour le CSEFormation Trésorier CSEFormation bases droit du travail