Le projet de loi d’urgence face à l’épidémie COVID-19 :

Le projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie COVID-19 a été adopté par l’assemblée nationale dans la nuit de samedi à dimanche (22/03/2020). Ce dernier donnera la possibilité au gouvernement une fois adopté définitivement de légiférer par ordonnance sur un certain nombre de thématiques en droit du travail notamment :

Aménagement du temps de travail

✳️ Congés payés, RTT, CET 
La modification ou l’imposition des dates des congés payés ne pourront plus être imposées unilatéralement par l’employeur comme cela a pu être prévu initialement. Le projet de loi dans sa nouvelle monture, subordonne la possibilité de ne pas respecter les délais de prévenance, 1 mois pour modifier les dates, et 2 mois pour la période de prise des congés à la conclusion d’un accord collectif (d’entreprise ou de branche). Il convient de rappeler que le sénat a posé au sein d’un amendement une limite, à savoir pas plus de 6 jours ouvrables. Dans le contexte actuel, qui semble peu propice à la négociation collective, il va sembler difficile de pouvoir imposer les dates de congés pendant cette période aux salariés. 
Remarque : l’employeur peut toutefois le faire de manière unilatérale pour : les JRTT, jours présents sur le compte épargne temps, jours de repos prévus par la convention de forfait jours.

✳️35 Heures, repos hebdomadaires

Possibilité de venir déroger aux 35h et au repos hebdomadaire pour les entreprises relevant de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la nation.

✳️ chômage

A titre exceptionnel, modification de la durée d’attribution des revenus de remplacement.

Primes, intéressement...

✳️ Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat 
Le gouvernement aura la possibilité de venir modifier la date limite (initialement prévue au 30 juin 2020) et les conditions de versement de la prime (notamment, la nécessité de conclure un accord d’intéressement). S’il ne fait pas de doute que la date initialement prévue va être prolongée, est ce que les modifications vont amener à supprimer la nécessité de conclure un accord d’intéressement ? Affaire à suivre. 
✳️ Intéressement, participation
Possibilité de venir modifier les dates limites et les conditions de versement de la participation et de l’intéressement 

CSE, représentants du personnel

✳️ Élections du CSE 
Possibilité de suspendre les processus électoraux des CSE. Si cette mesure est tout à fait compréhensible au vue du contexte, il convient de ne pas négliger l’importance des élus dans une telle situation notamment leur rôle en matière de santé, sécurité et conditions de travail. Ainsi, dans cette période, les élus se doivent d’être sur le pont et force d’initiative ! Les réunions se doivent de continuer en privilégiant la visioconférence. Ainsi, la suspension des processus vont priver un certain nombre d’entreprises d’un acteur indispensable dans ce contexte de crise. 

Tout en ayant à l’esprit que dans le contexte actuel, les entreprises utiles à la nation doivent plutôt se recentrer sur la production.
Cela ne doit pas se faire au détriment de l’humain et de ses conditions de travail.
Il convient de rester vigilant sur les prochaines mesures du gouvernement.